TOUTES DEUX ensemble. Esther a triomphé des filles des Persans: Ton Dieu n'est plus irrité : Et reprends ta splendeur première. Repassez les monts et les mers; TOUT LE CHOEUR. Rompez vos fers, Tribus captives; UNE ISRAELITE seule. Je reverrai ces campagnes si chères. UNE AUTRE. J'irai pleurer au tombeau de mes pères. TOUT LE CHOEUR. Repassez les monts et les mers; Rassemblez-vous des bouts de l'univers. UNE ISRAELITE seule. Relevez, relevez les superbes portiques UNE AUTRE. Dieu descend et revient habiter parmi nous: 1 Voilà un prélude à la sublime prophétie de Joad. (Athalie, acte III, sc. VII.) Lève, Jérusalem, lève ta tête altière ! 2 « Consurge, consurge; induere fortitudine tua, Sion; induere vestimentis gloriæ tuæ; excutere de pulvere, consurge; sede, Jerusalem; solve vincula colli tui, captiva filia Sion!» (Isaiæ cap. LXII.) 3 Cette image est tirée de l'Écriture: Inclina cælos tuos, et de scende. (Ps. CLIII.) J.-B. Rousseau s'en est emparé (ode vin): UNE AUTRE. Que le Seigneur est bon, que son joug est aimable! Les biens les plus charmants n'ont rien de comparable UNE AUTRE. Il s'apaise, il pardonne; Il excuse notre faiblesse ; A nous chercher même il s'empresse. Ah! qui peut avec lui partager notre amour? TROIS ISRAELITES. Il nous fait remporter une illustre victoire. L'UNE DES TROIS. Il nous a révélé sa gloire. TOUTES TROIs ensemble. Ah! qui peut avec lui partager notre amour? TOUT LE CHOEUR. Que son nom soit béni; que son nom soit chanté; Au delà des temps et des âges, Au delà de l'éternité '! Grand Dieu! c'est toi que je réclame! Des cieux abaisse la hauteur. et Voltaire après lui (Henriade, chant v): Viens, des cieux enflammés abaisse la hauteur. 2 Au delà de l'éternité est au moins hyperbolique. Le poëte a pour lui l'autorité de l'Exode, ch. xv : « Dominus regnabit in æternum et ultra. » PRÉFACE. Tout le monde sait que le royaume de Juda était composé des deux tribus de Juda et de Benjamin, et que les dix autres tribus qui se révoltèrent contre Roboam composaient le royaume d'Israël. Comme les rois de Juda étaient de la maison de David, et qu'ils avaient dans leur partage la ville et le temple de Jérusalem, tout ce qu'il y avait de prêtres et de lévites se retirèrent auprès d'eux, et leur demeurèrent toujours attachés; car, depuis que le temple de Salomon fut bâti, il n'était plus permis de sacrifier ailleurs; et tous ces autres autels qu'on élevait à Dieu sur des montagnes, appelées par cette raison dans l'Écriture les hauts lieux, ne lui étaient point agréables. Ainsi le culte légitime ne subsistait plus que dans Juda. Les dix tribus, excepté un très-petit nombre de personnes, étaient ou idolâtres ou schismatiques. Au reste, ces prêtres et ces lévites faisaient euxmêmes une tribu fort nombreuse. Ils furent partagés en diverses classes pour servir tour à tour dans le temple, d'un jour de sabbat à l'autre. Les prêtres étaient de la famille d'Aaron; et il n'y avait que ceux de cette famille lesquels pussent exercer la sacrificature. Les lévites leur étaient subordonnés, et avaient soin, entre autres choses, du chant, de la préparation |