Imágenes de páginas
PDF
EPUB

presenti viagio, in qua pena incidat quilibet nostrum qui predicta non observaverit, seu in nullo contraveniet ille qui erit loco dicti domini EDUARDI, et pro pena et ad sic observandum universa bona nostra et quilibet nostrum presencia et futura vobis domino LUCHE, recipienti nomine et vice cuius, vel quorum interest vel intererit pignori obligamus, et insuper ego LUCHAS, nomine et vice dicti domin EDUARDI, promitto et convenio vobis et cuilibet vestrum, quod, completis et observatis per vos omnibus et singulis supradictis, bona fide et sine fraude, absolvam vos et quemlibet vestrum et bona vestra omnia, et fideiussores vestros, de omni eo et toto quod, occasione dictarum naulizacionum tenebamini dicto domino EDUARDO, vel alicui pro eo vel obligavistis, occasione presentis passagii, et quod absoluti eritis per illum vel illos, qui essent loco dicti domini EDUARDI, observatis predictis. Et de predictis preceperunt dicte partes fieri pubblica instrumenta unius tenoris, ut quilibet a pena predicta possit caveri et attendere quod promisit.

Actum Trapane in domo heredum quondam GIBERTI ABBATI, MCCLXXI die III Iannuarij, indicione XIII, circa vesperas. Testes: SIMON MALONUS; IOHANNES GUARACUS; RAINALDUS CEBA.

1

V.

INVENTION

DE LA

SÉPULTURE DES PATRIARCHES

ABRAHAM, ISAAC ET JACOB À HÉBRON

[blocks in formation]

On sait quelle importance extrême les Musulmans attachent à la sépulture des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, sépulture située à Hébron et entourée encore aujourd'hui de toutes les barrières que peut opposer à la curiosité des archéologues le fanatisme le plus jaloux: sauf quelques témoignages anciens 2, dont l'un des plus récents est celui de Benjamin de Tudèle 3, qui écrivait dans le troisième quart

Le présent travail n'est que le développement d'une communication faite à l'Académie des Inscr. et B. L. le 26 janvier 1883 (Ac. des I. et B. L., Comptes-rendus, 1883, pp. 26-35).

2 Arculf, en 670 (Liber de locis SS., 1. II, c. 9) [Itin. hieros. lat., I, p. 173, ci. pp. 224, 237]) parle de ces sépultures. M. Quatremère, dans un des appendices de sa version de l'Hist. des Mamelouks de Makrizi (P. 1840, 4o, I, pp. 239-252) a réuni un grand nombre de témoignages relatifs à ces monuments. Un texte plus important (celui de Mohammed Ibn Bekran [934-940] qui raconte la visite à Hébron d'Abou Bekr el Eskafy) se trouve dans Moudgir Eddin (Histoire de Jrlm et d'Hebron, tr. Sauvaire, pp. 8-11), et dans Aly el-Herewy (Ind. de pèlerinages, ed. Schefer [Arch. de l'O. Lat., I, 606]). Nassiri Khosrau (Voyage, éd. Schefer, p. 105), visita aussi la mosquée en 1043. Enfin Ibn Batoutah (Voyages, tr. Defremery, II, pp. 15 et s.) enregistre d'anciens témoignages relatifs aux sépultures des patriarches.

3 Here (Chebron) is the large place of worship » called S. Abraham, which during the time of the » Mahomedans was a synagogue. The gentiles have » erected six sepulchres in this place, which they

[ocr errors]

D

» pretended to be those of Abraham and Sarah of Jitschak and Ribekah, and Ja'acob and Leah; the pilgrins are told that they are the sepulchres of » the fathers, and money is extorted from them. But if any Jew come, who gives an additional fee to the keeper of the cave, an iron door is opened, which » dates from the times of our forefathers who rest » in peace, and whith a burning candle in his hands, » the visitor descends into a first cave which is empty, traverses a second in the same state, and >> at last reaches a third, which contains six sepul» chres that of Abraham, Jitschak and Ja'acob and >> of Sarah, Ribekah and Leab, one opposite the other. » All these sepulchres bear inscriptions, the letters being engraved thus upon that of Abraham: « This » is the sepulchre of our father Abraham upon whom » be peace », even so upon that of Jitschak and upon » all the other sepulchres. A lamp burns in the cave »and upon the sepulchres continually, both night » and day, and you there see tubs filled with the » bones of Israelites; for it is a custom of the house » of Israel to bring thither the bones of their re»licts and of their forefathers. >> (Benjamin de Tudèle, éd. Asher, pp. 76-77).

du XIIe siècle, nous ne savons rien de cette sépulture, et ce n'est même qu'à une date presque contemporaine que quelques chrétiens 4, dont le plus compétent était l'architecte Pierotti (1854-1861) ont pu pénétrer, non dans le tombeau lui-même, mais seulement dans la mosquée qui le surmonte et qui contient les cénotaphes des patriarches. Quant à la partie souterraine, au sépulcre véritable, on en est réduit aux conjectures, et l'on peut même lire, exprimé dans des ouvrages récents et non sans mérite, l'espoir de retrouver là un jour la momie de Jacob 6.

Le texte dont je vais parler parait devoir, sinon satisfaire entièrement la curiosité des érudits à l'endroit de ce monument vénérable, du moins mettre un terme aux hypothèses de ce genre, en réduisant à fort peu de chose ce qu'on pourrait trouver sous le sol de la mosquée d'Hebron, Haram el-Khalil.

L'on savait par le témoignage d'Aboulféda 7, répétant Ibn al-Athir 8 (témoignage d'ailleurs révoqué en doute au XVe siècle par Moudgircd-Dîn 9) que, suivant un certain Hamza ben Assad el-Tamimi, une

4 Pierotti, Macphélaħ ou le tombeau des patriarches (Lausanne, 1869, 8°). Dans ce travail, sorte de pamphet extrêmement discutable, M. Pierotti prétend avoir pu en 1859 lever le plan de la mosquée (qu'il aurait visitée 18 fois de 1854 à 1861) et même avoir entrevu la crypte (??)

5 Voici la liste chronologique de ces visites à la mosquée, en dehors de celles de Pierotti: 1807 Aly-Bey (Voyages, III, pp. 160-162). 1843 Dr Fränkel (Nach Jerusalem, 1858, II, 478). 1862 Le prince de Galles, avec Stanley et le consul Rosen (V. Rosen, Die Patriarchengruft zu Hebron, [Berlin, 1853], et Stanley, Jewish church, App., 1, 448).

1866

Le marquis de Bute (Lady Herbert, Cradle Lands [L., 1867], pp. 170-181; Porter, Handbook for Syria, 1875, p. 104) 1869 15 nov. Le prince royal de Prusse (V. Handreczki, Die Anvesenheit d. S. K. H. d. Kronprinz in Paläst. [Berlin, 1870, 8°], pp. 57-59). 1870 (Vers). M. de Rivadeneyra, consul d'Espagne (V. son Viaje de Ceylan a Damasco [Madrid, 1871, 12], pp. 304-318).

1882, 5 avril. Les princes Albert-Victor et Georges de Galles et leur suite (Claude R. Conder, Rep. of the princes' visit to the H. Land [Quarterl. statem. 1882, pp. 133-234 ]). Sauley en 1863 et MM. le marquis de Vogüé (1862), Renan (1865), V. Guérin (1854 et 1863), le duc de Luynes (1864) ne virent que l'enceinte.

6 Liévin de Hamme, Guide-ind. de la T. S. (Louvain, 1876, 12°), II, 107, n. 1; Porter, Handbook for Syria, p. 105; Vigouroux, La Bible, I, 454; Laurent de S. Aignan, Le sépulcre d'Abraham (Versailles, 1870, 8°), pp. 13-14. Cette momification de Jacob est l'interprétation que la majorité des commentateurs donnent au passage suivant de la Genése:

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

13. » Et retulerunt eum filii ejus in terram Châ»naan, et sepelierunt eum in spelunca duplici, quam acquisivit Abraham, speluncam in possessione mo»numenti, ab Ephron Chettæo, e regione Mambre ». (Genesis, L, 2-13).

7 Eodem anno [513] apparebat sepulchrum Cha» lili (seu familiaris amici Dei, quo titulo Abraham patriarcha designatur) et filii atque nepotis eius, » Isaaci et lacobi, prope Hierosolymas. Permulti vi» derunt eorum corpora non corrupta. Spelunca, que » tumulum ipsi præstabat, aurea ostentabat et argentea » candelabra. Sic certe refert Ibn el-Atir in Camelo; qui vicissim asserit ex Hamzæ, filii Asadi, filii

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]

8 Ibn al-Athir, Kámil, éd. Tornberg (Leyden, 1864), X, p. 384. D. Berthereau, dans le ms. de Paris, B. nat., fr. 9065, f. 7, donne la version latine suivante : « Hoc quoque anno (513) casu in» venta fuerunt monumenta trium patriarcharum, nempe » Abraham, Isaac et Jacob prope lerosolymam; multique homines eorum corpora adhuc incorrupta suis » oculis conspexerunt; ea autem monumenta reperta >> fuerunt in quadam spelunca, in qua etiam plurimæ lampades aureæ et argentea inventæ fuerunt; sic » refert Hamza, filius Asadi ».

[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

visite dans la partie souterraine de Haram el Khalil avait eu lieu en l'an de l'Hégire 513 (1119).

Ce témoignage avait été à tort suspecté par Moudgir ed-Din: voici, en effet, les paroles même de cet Hamza, dont les Annales de Damas, continuées jusqu'à 1160, sont conservées à Oxford 10, et qui a pu parfaitement être contemporain de l'évènement qu'il raconte :

« Et dans la même année (513), quelqu'un qui vint de Jérusalem » racontait la magnificence des tombeaux d'Abraham et de ses »fants Isaac et Jacob, les prophètes (que la prière de Dieu et la » paix soient sur eux!) Ils sont réunis dans une caverne dans la terre » de Jérusalem. Ils sont comme vivants; leur corps n'est pas usé et » leurs os ne sont pas pourris. Et au-dessus d'eux, dans la caverne, il » y a des lampes d'or et d'argent suspendues ».

II

De plus, Aly el-Herewy, écrivain de la fin du XIIe siècle, s'exprimait ainsi dans son curieux livre intitulé: Indications sur les lieux de pélerinage:

« Je me rendis à Jérusalem en 569 (1173), et je vis dans cette ville » et à Hébron, des vieillards qui me racontèrent que, sous le règne » du roi Bardawil (Baudouin), un éboulement se produisit dans la » caverne. Le roi autorisa quelques Francs à y entrer. Ils virent » Abraham, Isaac et Jacob dont les linceuls tombaient en lambeaux. » Ils étaient adossés contre les parois de la caverne et des lampes » étaient suspendues. au-dessus de leurs têtes nues. Le roi fit renou» veler les linceuls et fermer la brêche. Ce fait eut lieu en l'année » 513 (1119). Le chevalier Biran, qui résidait à Bethleem 12 et jouissait, » parmi les Francs, d'une grande notoriété à cause de ses qualités » viriles et de son grand âge, m'a dit être entré dans la caverne » avec son père et avoir vu Abraham, Isaac et Jacob qui avaient la » tête nue. « Quel âge aviez-vous? » lui demandai-je: « Treize ans, » me répondit-il ». Il ajouta que le chevalier Djofry (Geoffroy), fils » de Djordjy (Georges) 13, avait été chargé par le roi de renouveler

D

[ocr errors]

voisinage de Jérusalem, que beaucoup de personnes » virent les corps de ces patriarches qui s'étaient » conservés sans altération, et qu'auprès d'eux, dans la » caverne, étaient rangées des lampes d'or et d'argent. L'auteur ne dit point de quelle manière s'opéra cette découverte, sur laquelle plane quelque » obscurité, attendu qu'à l'époque indiquée Jérusalem » et la ville de notre seigneur El Khalil (Hébron) étaient au pouvoir des Francs; les Musulmans n'y exerçaient aucune autorité; et l'on n'a jamais en» tendu dire que les Francs, pendant leur domination, >> permissent aux Musulmans l'entrée de ces places. » Dieu connait mieux l'exactitude du fait » (Moudgir ed-Din, Hist. de Jrm et d'Héb., tr. Sauvaire, pp. 12-13).

10 Cod. bomb., Hég. 629 scriptus, no 718 (Huntingdon 125); je dois au prof. R. Röhricht l'indication

de ce manuscrit.

11 Cod. Oxon., f. 176 a. Je dois la traduction de ce passage à l'obligeance du savant bibliothécaire d'Oxford, M. Ad. Neubauer. Il se retrouve, du reste, inséré à l'anné H. 513. dans le Mirât ez-Zémán, de Sibt Ibn el-Djeuzi, historien de la fin du XIIe siècle, avec cette addition: (1 qu'on laissa les corps dans » l'état où ils étaient, en fermant hermétiquement » l'orifice de la caverne »> (Hist, or. des crois., III, p. 562). Cf. Ben Schenah († 1480) cité par d'Herbelot, Bibl. or., p. 16.

12 Biran doit correspondre à Balian; ce chevalier devait être de la famille surnommée de Bethleem; vi Delaville le Roulx, Arch. de Malte, pp. 93, 150, 151. 13 Probablement Geoffroi le Tort ou de Tor: v. Du Cange, Familles d'Outremer, p. 599.

« AnteriorContinuar »