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dans les plaines une heure ou une heure et demie avant de pénétrer dans les vallées de montagnes. Nous l'avons observé d'une manière très-sensible le 14 juin 1840. Parti de St-Jean-de-Maurienne à 4 heures et demie du matin, nous sommes arrivé à Argentine à 6 heures et demie ou 7 heures. Partout sur la route, au Pontamafrey, à La Chambre, à La Chapelle et à Epierre, nous avons vu la fumée étalée dans la direction de St-Jean à Aiguebelle, ce qui prouvait évidemment la continuation de la brise de nuit. A Argentine nous avons été atteint par les premiers rayons du soleil. Presque aussitôt la fumée a commencé à varier, et après quelques moments d'hésitation elle s'est étalée en sens contraire. D'Argentine à Montmélian nous avons ressenti continuellement la brise diurne d'une manière très-sensible. Or, lorsque le revirement s'est fait à Argentine, toute la vallée de Maurienne, depuis là jusqu'au Mont-Cenis, était encore ombragée. Il paraît donc démontré par cet exemple que l'ébranlement de la colonne d'air dans ce cas doit être attribué à une impulsion qui a lieu à l'extrémité inférieure de la vallée, et non à une sorte d'aspiration qui aurait lieu à son extrémité supérieure.

Nous avons déjà remarqué que les glaciers des Alpes ne paraissent point étrangers à la production du phénomène dont il est ici question; mais nous croyons

devoir ajouter, en terminant cet article, qu'ils n'en sont pas la cause unique, parce qu'il est reconnu que les brises périodiques se manifestent aussi autour des montagnes moins élevées qui ne sont surmontées d'aueun glacier (1).

(1) Ce Mémoire a été lu dans la séance du 4 décembre 1840, par Mgr BILLIET, Archevêque de Chambéry, Président perpétuel honoraire de la Société.

AU-DESSUS DU NIVEAU DE LA MER

POUR SERVIR DE BASE

A UN NIVELLEMENT BAROMÉTRIQUE DE LA SAVOIE

Par M. l'Abbé Chamousset

PROFESSEUR DE PHYSIQUE AU GRAND-SÉMINAIRE DE CETTE VILLE.

1. La forme sphéroïdale de la terre et des autres planètes paraît avoir été déterminée par les mêmes lois. Cette forme diffère peu de celle qu'un corps fluide ou flexible, et doué d'un mouvement de rotation sur lui-même, prendrait par l'action composée de la pesanteur et de la force centrifuge. L'effet de ces deux forces a été modifié par des causes perturbatrices et particulières à chaque planète, dont les progrès des sciences naturelles, et surtout de la géologie, sont appelés à nous révéler le secret.

2. Si la terre avait d'abord été à l'état liquide et soumise seulement à la première de ces forces, ses diverses parties cédant à l'attraction qui anime tous les éléments de la matière, se seraient rapprochées et disposées de manière à produire une sphère parfaite,

comme le ferait une goutelette de mercure ou de rosée, si, soustraite entièrement à l'action de la terre, elle n'obéissait qu'à la cohésion de ses molécules. La pesanteur, en effet, a eu la principale influence sur la forme de la Terre, et les observations nous apprennent qu'elle est à très-peu près une sphère de 6366200 mètres de rayon, ou 40000000 de mètres de circonférence. Quelque grandes que soient ces dimensions, la courbure de la Terre devient sensible pour des distances qui ne sont pas très-considérables soit T la Terre, dont le centre est en C, un œil placé en o à la surface d'un lac ou d'une mer, ne peut voir qu'une très-petite partie de cette surface et n'aperçoit aucun des objets situés au-dessous du plan horizontal bo b... Pour que le rayon visuel puisse atteindre un objet a, il est nécessaire que l'œil s'élève au moins jusqu'en h,, sur le prolongement de la tangente o h (1).

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