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juramentorum. Si l'on donne à l'x le son doux, la différence entre Brixis et Bresis est à peine sensible: aussi ne saurait-on admettre l'attribution de Brizay donnée à Brixis par Adrien de Valois, et d'après lui par M. de la Ponce. Les termes dans lesquels les Gesta Dominorum Ambaziensium parlent de cette localité ne laissent aucun doute à cet égard. Elle était placée à proximité du pays de Champagne, entre Bleré et Loches, et à peu de distance de ces deux villes, ce qui convient parfaitement au FauReignac '. M. de la Ponce, a également confondu cette localité avec le bois appelé Braium par la même chronique et par le fragment de l'Histoire des comtes d'Anjou du comte Foulque. Braium n'est point le nom d'une ville, mais bien celui d'un bois situé entre la Loire et le Cher, depuis Amboise jusqu'à Montlouis. Une villa Braica est citée par une charte du neuvième siècle comme dépendant de la viguerie de Montlouis c'est Bré sur le bord du Cher, dans la commune de Dierre. Il est probable que le Braium nemus a donné son nom à la villa Braica, et que Bré est aujourd'hui le seul vestige qui nous reste du bois où fut vaincu Eudes II, comte de Touraine. Il ne peut donc y avoir aucune confusion possible entre Bresis et Braium.

CAINO, Castrum. Chinon sur la Vienne. Cette ville est souvent citée dans Grégoire de Tours avec le titre de castrum. On sait que cet auteur ne donne cette qualification qu'à des forteresses d'origine romaine, et que quand il en est autrement il prend soin de le déclarer expressément. Le castrum de Chinon est célèbre par le siége qu'en fit le comte Gilles. « Deinde ad «< castrum Cainonense urbis Turonicæ veniens monasterium « conlocavit, quod castrum cum ab Egidio obsideretur..., » est

1. «< Erat etiam eis auxilio, Albericus de Monthesauro, filius Buchardi, Hugoni ho« minium debitum facere renuens, Archambaudus Bresis, cui comes oppidum suum «< abstulerat, Hugoni sororio suo favebat; qui omnia quæ erant circa Lochas et in «< confinio Montricardi et Monthesauri deleverunt. » Gesta dominorum Ambaziensium, édit. Marchegay, p. 195.

«Hugo tunc Archambaudus ex amico factus inimicus Bliriacum munit milites, et «< famulos ibidem ponit, quidquid circa Bresim invenit, vastando delevit; e contra Gis<«<lebertus milites et clientes multos Bresis posuit, qui Campaniam fere totam usque << ad Carum fluvium, excepto Bliriaco, vastaverunt. Quadam die Archambaudus << Bresis et sui Caro flumine nocte evadato terram Hugonis intraverunt, quod Hugo «< comperiens..... fusos fugatosque Carum transire coegit, multisque captis reliquos « usque ad Andresium fluvium fugavit; non longo post tempore, Hugo Bresim iterum, excepto domicilio, totum succendit et cremavit. » Ibidem, p. 202.

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il dit dans le livre de la Gloire des confesseurs'. Saint Brice, environ l'an 425, construisit une église à Chinon'. On a trouvé fort souvent des monnaies romaines dans cette ville et aux environs 3.

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CALATONNUM, Chalenton. Saint Brice, vers 420 on 425, construisit une église in Calatonno, dit l'auteur de l'Histoire ecclésiastique des Francs. M. de la Ponce a oublié cette localité dans son recueil. Le dernier éditeur des Chroniques de Touraine hésite sur le point de savoir si ce nom ne désigne pas Chalonnes (Maine-et-Loire), et M. Jacobs, d'après Adrien de Valois, avait d'abord pensé que c'était Clion (Indre). Mais Clion n'a jamais fait partie du diocèse de Tours, Chalonne non plus, ce qu'il était bon cependant de remarquer, puisqu'il n'était pas plus permis, au quatrième et au cinquième siècle qu'il ne le fut plus tard, à un évêque d'empiéter sur les droits de l'évêque voisin ou de bâtir une église dans son diocèse. Je pense que la véritable attribution de Calatonnum doit être Chalenton, petit hameau situé entre Thilouze et Villaines, près de la route qui conduisait de Tours à Saint-Épain, à peu de distance du pont de Ruan, Rotomagus, localité très-anciennement connue. Si, parmi les bourgs et villages cités par Grégoire de Tours, il en est qui ont entièrement disparu, il en est d'autres qui, comme Chalenton et Thuré, Tauriacus, par exemple, sont passés à l'état de simples hameaux.

CAMBORTUS, Chambourg, sur la rive gauche de l'Indre, canton de Loches. On a trouvé sur le territoire de cette commune des ruines et un grand nombre de monnaies romaines, la plupart antérieures au règne de Claude le Gothique. La route de Cæsarodunum à Limonum passait à Chambourg. Pendant la période carlovingienne, cette ville devint le chef-lieu d'une viguerie trèsconsidérable.

CAMBONUS, Chambon, canton de Preuilly, sur la rive droite de la Creuse. On a trouvé des monnaies romaines et des débris an

1. Grég. de Tours, de Gloria confessorum, cap. 22. V. aussi Hist. eccl., lib. VI, cap. 13 et seq.

2. Ibidem, lib. X, cap. 31.

3. Mém. de la Société archéol. de Touraine, 1857.

4. Grég. de Tours, lib. X, cap. 31.

5. Voyez ce que j'ai dit plus haut à ce sujet.

6. Annuaire du dép. d'Indre-et-Loire et Mém. de la Société archéol., 1855.

tiques sur son territoire; il était traversé par la route, qui, du Port de Piles, conduisait à Argenton'.

CANDATE, Castrum. Candes, à l'embouchure de la Vienne, fut, sous la période romaine, une cité fort importante. Saint Martin y construisit une église 2, et y mourut 3. Ce lieu devint célèbre par les miracles qui s'y accomplirent *. On y a trouvé divers fragments d'objets antiques, des monnaies romaines, dont quelques-unes du temps d'Auguste et de Tibère ; et en 1860 l'archiviste du département d'Indre-et-Loire, M. Grandmaison, a reconnu les ruines d'un ancien monument, que, d'après l'enceinte et les dimensions des colonnes qu'il a pu examiner, il suppose avoir été un édifice religieux d'une haute importance. Le nom de Candate étant d'origine celtique, ce castrum a dû être construit sur l'emplacement d'une ancienne ville gauloise.

CINAYS, Cinais, canton de Chinon. Ce lieu, situé à peu de distance du chemin de Chinon à Saumur, semble avoir été le siége d'un établissement romain très-considérable. On y a découvert tout dernièrement des ruines, que M. Grandmaison considère comme les restes d'un camp romain. On voit encore l'emplacement des fossés, et à côté se trouvent des pierres amoncelées en grande quantité.

CISOMAGUS, Chisseaux, sur la rive droite du Cher, canton de Bleré. De nombreuses monnaies et des restes d'antiquités romaines, entre autres ceux d'une villa, ont été découverts aux environs de ce bourg, sur le territoire duquel passait la route qui conduisait de Cæsarodunum à Avaricum. Saint Martin, après avoir détruit les idoles de Chisseaux, y construisit une église. CORNILLEIUM, Mansio, Cornillé, sur la rive gauche de l'Indre et sur le territoire de Chambourg. Les ruines de la Mansio de Cornillé, aujourd'hui disparues, existaient encore au commencement de ce siècle; elles ont été décrites par Dufour o.

1. Annuaire du dép. d'Indre-et-Loire, 1855.

2. Grégoire de Tours, Hist., lib. X, cap. 31.

3. Ibidem, lib. I, cap. 43.

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4. Grégoire de Tours, Hist., I. VIII, c. 40; l. X, c. 31; de Mirac. sancti Martini,

1. II; c. 19, 26 et 45; l. III, c. 22, etc. Vide passim. Sulpice-Sévère, Epistolæ, édit. Plantin, p. 234.

5. Mémoires de la Société archéologique de Touraine, 1859.

6. Ibidem, 1860.

7. Grég. de Tours, Hist., 1. X, c. 31.

8. Voici ce que Dufour dit, en assez mauvais style, au sujet de cette mansio : « La

CRUCILIA, Crouzilles, canton de l'Ile-Bouchard, sur la rive droite de la Vienne. Des tombes de la fin de l'époque gallo-romaine ont été découvertes à Crouzilles'. A peu de distance, se trouve le château de Paviers, près duquel on a découvert également un grand nombre de tombeaux et de débris de l'époque gallo-romaine 2.

CURCIACUS, Courçay, canton de Bleré, sur la rive droite de l'Indre. Au commencement de ce siècle, on découvrit à Courçay, à quelques pieds de profondeur, « des murs peints à fresques d'un rouge encore assez vif, des carreaux de neuf pouces d'une pierre se prêtant facilement à la sculpture, et un certain nombre de monnaies romaines 3. » La route de Cæsarodunum à Limonum passait près de Courçay.

DOLUS, Dolus, canton de Loches. L'évêque Eustoche y fit bàtir une église vers 460 *. On a trouvé quelques monnaies romaines sur son territoire 5. Au neuvième siècle, cette ville était le chef-lieu d'une viguerie fort importante.

EVENA, Esvres, canton de Montbason, sur la rive droite de l'Indre. Saint Perpet, vers 470, construisit une église à Esvres °. Gré

mansio de Cornillé faisait une journée de route sur la voie romaine, qui, de Cæsarodunum, se dirigeait à Limonum. Cet établissement n'est plus aujourd'hui reconnaissable que par deux pans de murs bâtis en réseau, opus reticulatum. Le propriétaire de l'emplacement que comportait la mansio a achevé de détruire, il y a quelques années, tout ce qui pouvait encore indiquer la grandeur et la majesté de l'ancien édifice, qui était placé dans un lieu de facile accès et à la portée de bons pâturages............ D'après l'état actuel des lieux, on chercherait vainement à se faire une idée des limites de la mansio de Cornillé. Un aqueduc y conduisait des eaux de source; pour conserver le niveau, il a fallu nécessairement tourner la colline qui se trouve sur la rive droite de l'Indre, et on ne peut douter que cet aqueduc n'ait été construit pour se procurer des eaux destinées aux salles de bain ; dans les dernières démolitions nous avons reconnu sa bouche et une partie du conduit encore assez intacte. La voûte comportait presque la hauteur d'un homme, et elle avait environ deux pieds et demi de large. Tout auprès, on remarquait des restes d'hypocaustes qui ne laissent aucun doute sur l'usage que l'on faisait des eaux amenées d'une demi-lieue environ. Quelques morceaux de terris dénotent qu'ils étaient peints. On y a trouvé des ouvrages en terre cuite, comme des tessons de vase, mais principalement des tuiles et des briques. » Dictionnaire des trois arrondissements d'Indre-et-Loire, t. I, p. 197.

1. Mémoires de la Société archéol. d'Indre-et-Loire, 1854 et 1860.

2. Voyez les Mém. de la Société archéol. de Touraine, 1860.

3. Dufour, Dict. des trois arrond. d'Indre-et-Loire, t. I.

4. Grég. de Tours, Hist., 1. X, c. 31.

5. Mém. de la Société archéol., 1855.

6. Grég. de Tours, Hist., 1. X, c. 31.

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goire de Tours parle de cette ville dans la vie de sainte Monegoude, et nous apprend qu'elle possédait des reliques de saint Médard. «< Cumque iter ceptum carperet, venit ad vicum urbis Turonicæ, cui nomen est Evena, in quo B. Medardi Suessioni confessoris reliquiæ continentur '. » Esvres est encore aujourd'hui sous l'invocation du même saint, et c'est ce qui doit empêcher de confondre cette paroisse avec Esves-le-Moutier, qui a saint Maurice pour patron. Au neuvième siècle, Esvres devint le chef-lieu de la vicaria Eveninsis. Adrien de Valois traduit, page 189, Evena par Veigné, et page 572, par Avoine. Ces deux attributions sont aussi impossibles l'une que l'autre, puisque Avoine était dans la viguerie de Chinon et qu'il a saint Maurice pour patron, et que Veigné est appelé Vidiniacum dans une charte de Charles le Chauve.

FERRARIÆ, Ferrières-sur-Beaulieu, canton de Loches, et Ferrières-Larçon, canton du grand Pressigny. Ces deux bourgs sont certainement d'origine romaine; presque tous les lieux qui portent ce nom remontent à l'époque la plus ancienne. On trouve encore autour de la chapelle de Sainte-Radegonde, commune de Ferrières-sous-Beaulieu, des morceaux de fer fondu en assez grande quantité, et même du fer natif; le ruisseau qui tombe dans l'Indre s'appelle le ruisseau de Fer. Enfin ces deux communes sont l'une et l'autre à proximité d'anciennes routes romaines.

FUNDETÆ, Fondettes, canton de Tours (nord). Des fouilles ont fait découvrir à Fondettes et aux environs un grand nombre de monnaies romaines et les fondations de plusieurs villæ3. Un embranchement de la route qui de Maillé conduisait à Suindinum passait par Fondettes et était encore visible du temps de la Sauvagère*.

FONTANETUS, Fontenay, près Lignières, canton d'Azay-leRideau. Fontenay est un petit château placé près de Lignières et du Port-Balbi; il était sur la voie de Cæsarodunum à Caino. M. Lieubray, curé de Lignières, y a découvert plusieurs antiquités, entre autres un très-beau vase de l'époque gallo-romaine,

1. Vita sanctæ Monegundis.

2. Dict. hist. des trois arrond. d'Indre-et-Loire, t. I.

3. Mém. de la Société arch. de Touraine; 1857, Ann. du départ. d'Indre-etLoire.

4. Antiquités dans les Gaules, par de la Sauvagère.

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