CARTULAIRES DU CHAPITRE D'AUCH CARTULAIRE NOIR I. [CATALOGUE DES ARCHEVÊQUES D'AUCH.] (Fo 4 ro.) Incipiunt nomina Archiepiscoporum Auxiensis sedis metropolitane. Primus beatus CERACIUS, baptizator ipsius provincie et fundator ejusdem ecclesie. Iste CERACIUS rexit Auscitanam sedem XL et III annis. Post hunc, PATERNUS, archiepiscopus mansit in eadem sede XL et VIIII annos. SERVANDUS, archiepiscopus, XXIII annos. CITERNUS, archiepiscopus, XXVI annos. ANFRONIUS, archiepiscopus, XII annos. APRONCULUS, archiepiscopus, XIII annos. ORIENTIUS, archiepiscopus, XI annos. (F° 4 vo.) ARMENTARIUS, archiepiscopus, III annos. MINERVIUS, archiepiscopus, XVIII annos. JUSTINUS, archiepiscopus, XVII annos. NICECIUS, archiepiscopus, vIIII annos. Item. MINERVUS, archiepiscopus, XIII annos. ALECIUS, archiepiscopus, x annos. AMELIUS, archiepiscopus, XVI annos. SALVIUS, archiepiscopus, XI annos. CITHORIUS, archiepiscopus, vII annos. DRACOALDUS, archiepiscopus, XIIII annos. ASTER, archiepiscopus, IIII annos. ASNARIUS, archiepiscopus, vIII annos. GALINUS, archiepiscopus, XXII annos. ELISEUS, archiepiscopus, XXI annos. (F° 5. v°.) JOHANNES, archiepiscopus, II annos. WILELMUS BERNARDI, archiepiscopus, xxx annos. (Fo 6 ro.)1 GARSIAS DE LORD, archiepiscopus, XII annos. AMANEVUS, archiepiscopus, XVII annos. ISPANUS, archiepiscopus, XVI annos. AMANEVUS DE ARMANICHO, archiepiscopus, quinquaginta et septem annos et xv dies. GUILELMUS, XXXIII annis, prefuit hic qui de episcopatu Carcassone fuit hic translatus, et de hic ad archiepiscopatum Rothomagensem die sabati in quatuor temporibus ante Natale Domini, anno Domini м CCC L sexto. ARNALDUS, archiepiscopus, XIII annis, mensibus v, diebus vII, Les noms qui suivent sont d'une écriture moins ancienne. L'inscription des soixante premiers noms nous prouve que cette première table a été écrite au XIIIe siècle ou à la fin du XII, c'est-à-dire postérieurement à l'épiscopat de Géraud de Labarthe (1170-1190), et probablement sous l'épiscopat de Bernard de Sédirac (1191-1200). qui primo fuit episcopus Agatensis, et in Carcassonensis, postea fuit translatus ad ipsam ecclesiam Auxitanam, videlicet die xvIa januarii, anno a Nativitate Domini м CCC LVII et fuit camerarius domini Innocentii, pape VI, et ejus nepos. JOHANNES fuit archiepiscopus Auxitanus 11° annis et postea fuit translatus ad ecclesiam Narbonensem. PHILIPUS DE ALENCHONIO, Consobrinus germanus domini Karoli regis Francie, fuit translatus de ecclesia Rothomagensi ad ecclesiam Auxitanam et prefuit annis v. Commençant à saint Cerase, ce catalogue se termine à Philippe d'Alençon. Malheureusement il ne peut pas être considéré comme absolument digne de foi; de nombreuses erreurs lui enlèvent une partie de son autorité. Sans vouloir examiner à fond ces erreurs, ce qui ne se peut pas ici, nous ne pouvons guère nous dispenser de les signaler. Nous le faisons aussi brièvement que possible : I. Les dix premiers évêques provoquent des objections sérieuses. Ce qui est dit du premier, saint Cerase ou Cerat, est en contradiction formelle avec des traditions de l'Église d'Auch, dont on peut constater l'existence dès le xe siècle et qui font de saint Saturnin un des premiers apôtres de la foi dans nos régions et notamment à Éauze. Saint Luper, appelé ici Luperculus, n'a jamais été archevêque d'Auch, pas plus d'ailleurs que d'Eauze. Une inscription du vie ou VIIe siècle, et divers autres documents des XIe et XIIe siècles, le présentent toujours et uniquement comme un martyr. Certaines traditions Elusates voient en lui un jeune diacre, et lors de la découverte de ses reliques à Éauze, en 1629, il fut constaté que les ossements regardés comme les siens étaient ceux d'un jeune homme de vingt-cinq ans environ. (V. charte XXXVIIII, note 7, et mss. d'Aignan du Sendat, no 76, pp. 117-127.) Touchant Servandus, Optatus et Pompedianus, nous verrons ailleurs (charte CLVIIII) que le Cartulaire noir en fait, non des évêques d'Auch mais d'Éauze et des saints. Encore son témoignage n'est-il pas recevable à cet égard puisqu'il est postérieur de sept ou huit cents ans aux événements qu'il prétend raconter. Le personnage de saint Taurin appelle aussi de nombreuses observations que l'on trouvera aux notes de la charte CLVIIII. Quant à Citerius, Aufronius et Apronculus, on n'a sur leur compte que l'assertion de la présente liste. Ursinianus qui les suit est mentionné également dans une légende de saint Orens que contenait un antique sanctoral du monastère de Saint-Orens d'Auch, et que le P. Montgaillard reproduit dans ses manuscrits. II. L'importance de la cité d'Auch sous la domination romaine nous assure de l'existence, dans cette ville, d'un siège épiscopal établi par les premiers apôtres de notre foi dans les régions méridionales, mais il est difficile de nommer ses premiers évêques et, d'après la critique, on ne doit regarder comme certain que l'épiscopat de Cithère, ou plus sûrement de notre grand saint Orens, dont le culte ab antiquo a laissé des traces qui se retrouvent en maintes églises des diocèses d'Auch, Éauze, Aire, Tarbes et Toulouse. Beaucoup d'évêques cités dans le Cartulaire se retrouvent dans des documents authentiques, mais notre catalogue tombe dans des anachronismes grossiers. Ainsi, en ce qui touche la fin du vr° siècle, si on additionne le nombre d'années formant la durée successive de chaque épiscopat, depuis Nicetius jusqu'à Faustinus on Faustus, d'après les supputations du catalogue, on trouve que pendant ce laps de temps il se serait écoulé cent cinquante-cinq ans. Or, l'histoire ne donne pour cette même période qu'une durée de soixante-seize ans (511-585). La suite du catalogue contient de nombreuses erreurs et omissions qui font qu'on ne doit avoir aucune confiance dans cette série de nos prélats. III. Il importe aussi de marquer les évêques d'Auch auxquels le catalogue n'a pas donné de place. - Nous signalerons Fabien, successeur de Faustus; cet évêque est cité par saint Grégoire de Tor (VII, 22). - Audevic ou Audric, qui assista au Concile de Reims en 625, qui est peut-être le même que l'Auditus du catalogue. Tertorade, mentionné dans une liste épiscopale d'Auch, qui faisait partie d'un ancien martyrologe auscitain (D. BRUGÈLES, p. 65). Leuvadius, qu'on trouve présent à un Concile de 670 ou 673, peut être le même que Léothade. Mainfroi, cité au martyrologe précité, après Galinus que le document appelle Galendinus. Izembert, placé vers 830 d'après le Cartulaire de Pessan. Taurin II, cité vers 850. Indulfe ou Hydulphe, vers 960, au Cartulaire de Pessan. Garsie II de Labarthe, dont les Cartulaires de Simorre, Saint-Sever et Pessan s'accordent à constater l'existence vers 1034. Raymond Ier, dit Coppa, que le nécrologe de Saint-Mont, le Cartulaire noir et celui de Pessan mettent sur le siège d'Auch, de 1036 à 1049. Bernard de Montaut, transféré de Lectoure à Auch en 1201, et déposé en 1213, ainsi que nous l'apprend la Collection des Lettres apostoliques, du P. THEINER (Rome, Typ. Vaticane, et L. DELISLE, Bibliothèque de l'Ecole des chartes, Vetera monumenta, 1873, p. 44). A propos de ce prélat, la Gallia christiana a fait confusion: les auteurs désignent sous le nom de Bernard de Sédirac un archevêque d'Auch, mentionné en plusieurs actes de 1197 et lui appliquent deux lettres du pape Innocent III, du 15 avril 1211 et du 21 mai 1213, à la suite desquelles ce prélat aurait résigné ses fonctions; l'erreur est manifeste. En effet, l'inventaire des lettres d'Innocent III analyse trois lettres de l'année 1201, desquelles il résulte que le chapitre d'Auch venait de choisir pour archevêque l'évêque de Lectoure; d'autre part, divers actes des années 1197 et 1199 nous donnent le nom de cet évêque de Lectoure, qui est Bernard de Montaut; les reproches contenus dans les lettres |
