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DIVISION 1, VOL. 21. Ce volume, qui contient des bulles des grands maîtres Roger des Pins et Raymond Bérenger, renferme deux sceaux.

N° 2. Grand sceau ovale d'Hélie, archevêque de Nicosie, en cire rouge, sans contre-sceau, scellé sur deux cordelettes de soie rouge à un document de 1336. Le sujet représenté est la transfiguration du Christ; il est exécuté avec un sentiment artistique très prononcé. Au bas, l'archevêque, crossé et mitré, est agenouillé ; ses armes sont représentées sur deux écus qui l'accompagnent.

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No 8. Sceau rond, en cire noire, de Raymond Bérenger (1362), lieutenant du grand maître. Il représente un griffon passant à gauche. Légende S. FRIS RAIMĒDI BERĒGARII... DIVISION I, VOL. 21 a 35. Dans ces volumes, formés d'actes émanés des grands maîtres, divers actes sont scellés. Il était inutile ici d'inventorier toutes les bulles, puisque la plupart d'entre elles étaient déjà connues. Nous avons recueilli celles qui n'avaient pas encore été signalées, ainsi que les bulles capitulaires intéressantes (voir, sur ce point, notre Notice sur les sceaux de l'Ordre de S.-J. de J., p. 17-21). Nous avons cependant remarqué un sceau de 1374, de Sicard de Muroveteri,» prieur de S. Gilles, sans contre-sceau, rond, au type ordinaire de l'agneau pascal passant, tenant une bannière dont la hampe est en forme de croix (div. I, vol. XXIII, no 2).

Les divers registres des archives de Malte contiennent d'assez nombreux sceaux que nous n'avons pas cru utile de mentionner, parce qu'ils nous sont connus d'ailleurs. Diverses donations émanées des empereurs d'Allemagne (div. 1, vol. xXXVIII, XL), les documents relatifs à la cession de l'île de Malte par Charles-Quint à l'Ordre (div. 1, vol. LXII), des actes d'Henri vir d'Angleterre et d'autres souverains de la Grande-Bretagne (div. 1, vol. xxXVI-VII) sont dans ce cas. Il est fort regrettable que le temps ait tant réduit la collection sigillographique, on peut dire, unique, qu'offrait le dépôt de Malte; nous pouvons malheureusement suivre, depuis Pauli (1732), les progrès rapides de cette destruction, déjà commencée alors, et déplorer la perte de tant d'exemplaires précieux; c'est ce qui nous a engagé à préserver, par des reproductions et des descriptions minutieuses, les épaves de cette riche collection d'une destruction et d'un oubli complets (1).

(1) Ce vœu avait été exprimé par M. de Mas-Latrie, dans sa Notice sur les archives de Malle, p. 25, dès 1857 avec beaucoup d'autorité et d'insistance.

BIBLIOTHÈQUE DE MALTE.

Pour quiconque veut étudier l'histoire de l'Ordre de Malte, les documents conservés dans la bibliothèque de Malte doivent être consultés avec soin; ils complètent, avec beaucoup de bonheur, les renseignements recueillis aux archives. Les volumes des Miscellanées principalement renferment nombre de brochures et de plaquettes dont plusieurs sont de véritables raretés, et dont la collection ne saurait se rencontrer dans aucun autre dépôt public.

MANUSCRITS. Ils sont au nombre de 345 et intéressent, pour la plupart, l'histoire de l'Ordre. Quelques-uns, notamment les n° 1 et 2 des Codici manoscritti (1), proviennent de l'abbaye de S. Antoine de Viennois, réunie à l'Ordre de S. Jean en 1777; quelques autres (no 14, 6, 12, 20) faisaient partie de la bibliothèque que le bailli de Breteuil a laissée à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et qui, avec les volumes légués par le bailli de Tencin, a constitué le premier fonds de la bibliothèque publique de Malte. Les Manoscritti inediti sont également peu anciens (XVI-XVIIIe s.); presque tous concernent l'histoire des chevaliers ou de l'archipel maltais. Les ouvrages d'ensemble sur l'Ordre sont assez rares : Cagliola (2) (nos 31, 204, 205, 131), Salvator Imbroll (3) (n° 53 et 274), Cumi (no 173), Ciantar (no 177) (4), Micallef (n° 226) (5) ont écrit des vies des grands maîtres ou des histoires de l'Ordre qui n'ont pas une grande valeur historique. Ils se sont servis de documents qui nous sont connus d'ailleurs; nous avons vainement cherché la trace de la chronique de Melchior Bandini, que Bosio a eue entre les mains, et qui est aujourd'hui perdue. Ce qui do

(1) Catalogo dei Codici e dei manoscritti inediti che si conservano nella pubblica biblioteca di Malta, Valetta, 1856, in-8°. M. de Mas-Latrie, dans sa Notice, a donné des extraits assez étendus de ce catalogue, alors inédit (p. 32-50).

(2) Ph. Cagliola, frère mineur conventuel, maître en théologie, commissaire général des maisons de son ordre dans les provinces siciliennes, né à Malte. On a de lui deux ouvrages, imprimés en 1613 et 1664, concernant l'histoire des Frères mineurs (Abela, Malta illustrata, II, p. 559-60).

(3) Voir plus haut, note 1, p. 46.

(4) Le comte Ciantar vivait à la fin du xvII° siècle. Cet érudit s'occupa toute sa vie de l'histoire de Malte et de son archipel. Il réimprima notamment, avec des additions nombreuses, l'ouvrage de J.-Fr. Abela, Malta illustrata, 1772-80, 2 vol. fo.

(5) Ch. Micallef, docteur en théologie, en droit civil et droit canon, prêtre conventuel, commandeur d'Heberfurt (prieuré de Bohême), fut auditeur et secrétaire des grands maîtres de Redin et de Clermont-Gessan. Il mourut le 25 juin 1669. Son principal ouvrage est une Summa jurium Hierosolymit. Equitum (Bibl. de Malte, no 224 et 225). V. Malta illustrata, II, 558-9.

mine dans les manuscrits, ce sont les traités particuliers sur divers points de l'organisation de l'Ordre (traités de la manoeuvre des vaisseaux, de la pauvreté des chevaliers, de l'office de receveur, des privilèges accordés à la religion, de l'élection du grand maître, de la réception des chevaliers). Il y a aussi nombre de volumes contenant des traités très courts ou des pièces et copies, le tout réuni sans suite et intéressant l'Ordre et l'ile (n° 25, 26, 118121 étrangers à l'Ordre, 137, 140, 141, 157 (9 tomes, histoire de Naples), 166, 167, 170, 181, 281, 263, 278, 279, 282, 310 (15 vol.).

Dans cette série nous devons aussi parler des collections particulières de pièces et copies formées par les érudits maltais sur l'histoire de leur ile et des chevaliers de Saint-Jean. Quelques-unes sont très importantes; elles ont été formées au dix-huitième siècle : I. Stromati (collection du chanoine Mifsud), 24 vol. mss.,

nos 1 à 24.

II. Collection du docteur Joseph Demarco, 5 vol. mss., nos 35-39.

III. Collection du chanoine Agius (1), 12 vol. mss., in-fet in-4°, nos 142-145, 3 autres vol. de lettres (no 146), et un volume de tables (no 259).

Les autres manuscrits, étrangers à l'histoire de l'Ordre de Malte, sont pour la plupart Français, et cette circonstance s'explique non seulement par le nombre des chevaliers français faisant partie de l'Ordre, mais aussi par l'origine de la bibliothèque fondée par un chevalier français.

IMPRIMÉS. La première bibliothèque publique de Malte, fondée par le bailli de Tencin, de la langue de France, en 1761, à l'aide des volumes du cardinal Porto-Carrera, qui avaient été légués par lui à l'Ordre et que le bailli racheta pour les joindre aux siens et créer ainsi une « bibliothèque » (2) n'a cessé de

(1) Jean-Pierre-François Agius, chanoine de Gozzo, fut bibliothécaire de la bibliothèque établie par le bailli de Tencin; il mourut le 30 janvier 1770. On a de lui de nombreuses dissertations sur la langue maltaise, une étude sur le naufrage de saint Paul, une vie du Frère Michel Alferan, prieur de Saint-Jean, un recueil de délibérations de l'église de Gozzo, un recueil sur la conjuration des esclaves, etc. La collection manuscrite dont nous parlons ici concerne en grande partie la langue maltaise.

(2) Il existe à la bibliothèque de Malte un portrait du cardinal Porto-Carrera, portant une inscription qui perpétue le souvenir de sa donation: JOACHIMUS PORTO CARRERUS CARDINALIS QUI S. ORDINI HIEROS. IVm. DCLXV CODICES TESTAMENTO LEGAVIT. Le catalogue de ces livres est à la bibliothèque de Malte (ms. no 264). Le catalogue de la bibliothèque du bailli de Tencin, porte actuellement le no 265 des manuscrits de la bibliothèque de Malte.

s'augmenter de jour en jour par des dons nombreux. Pour ne citer que les donations les plus importantes, nous rappellerons celle des livres de la Camerata (1), fondée par le commandeur Sansedoni et les baillis Chuirla et Cavaniglia, et réunie à la bibliothèque de Tencin; le docteur J. Zammit et Gaetan Bruno l'enrichirent de leurs dons, comme l'attestent les inscriptions mises sous leurs portraits dans la salle de la bibliothèque de Malte :

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PRESB. CONV. S. O. HIER. LING. ARVERN. COMMENDATARIUS

HUIC PUBL. BIBLIOTHECE CCI 35, SCUT.
LEGAVIT (2).

Aujourd'hui cette bibliothèque compte un grand nombre de volumes (50,000 environ); le catalogue est imprimé par ordre de matières et d'après la langue dans laquelle chaque ouvrage est écrit (8 vol. in-8°, sans compter les suppléments que nécessitent les acquisitions nouvelles) (3). La collection des livres relatifs à l'histoire de l'Ordre y est assez complète, surtout ceux imprimés en français et en italien.

MISCELLANÉES. Elles forment une collection spéciale, ayant un catalogue particulier (4) qui, comme son titre l'indique, ne signale

(1) Le catalogue de cette bibliothèque, rédigé en 1741, est conservé sous le no 266, des manuscrits de la bibliothèque de Malte.

(2) Pour tout ce qui concerne l'origine et les accroissements de la bibliothèque de Malte, voir Mas-Larie, Notice, p. 30-32, et A. Ferris, Memorie dell'inclito ordine Gerosolimitano, p. 198 à 200. Ces deux auteurs ont emprunté ces détails à un rapport présenté, en 1853. par le bibliothécaire et la commission d'inspection, à l'approbation du gouvernement de l'île.

(3) Au commencement de ce siècle un premier catalogue avait déjà été imprimé, avec les titres suivants, en italien et en anglais : Catalogo di quei libri della biblioteca reale di Malta de' quali è permessa la circulazione agli associati.

A catalogue of such books belonging to the royal library of Malta as are permitted to be circulated among the subscribers. 4o, 171 pages, s. 1. n. d.

(4) Indice delle miscellanee che si conservano nella pubblica biblioteca di Malta, 1857, in-82, 71 pages.

que cinq ou six pièces dans un volume qui en comprend quelquefois cinquante ou soixante. Nous ne saurions trop attirer l'attention sur cette collection unique. Des 378 volumes qui la composent, cent au moins sont exclusivement consacrés à des pièces sur l'Ordre de Malte, dont nous avons relevé avec grand soin la fiche bibliographique.

Nous avons ainsi recueilli de 2000 à 2500 indications de mémoires, factums, brochures, arrêts, dissertations, preuves nobiliaires, récits d'ambassades, relations de voyages par les agents de l'Ordre, réflexions sur l'état de la religion, bilans, défense des privilèges, bulles ou brefs en faveur de l'Ordre, cantates et compositions poétiques en l'honneur des grands maîtres et des chevaliers, ouvrages et écrits composés par les membres de l'Ordre, récits de funérailles, livres dédiés aux grands maîtres, etc.

L'étude de cette série, jointe à celle des documents d'archives. conservés à Malte (série XIII, appendice: imprimerie, 1756-94), fournit les matériaux d'une dissertation fort intéressante sur l'imprimerie établie dans le palais du grand maître et dirigée par la chancellerie de l'Ordre.

Quiconque voudra, sur un point quelconque de l'histoire des chevaliers de Malte, entreprendre un travail, de quelque nature qu'il soit, devra recourir à cette collection, et nous croyons que, dans presque tous les cas, il n'aura pas à se repentir d'avoir cherché dans cette série, dont la richesse n'apparaît que quand le dépouillement minutieux et complet en a été fait, des documents dont il reconnaîtra l'importance et la variété.

SOUVENIRS DE L'ORDRE.

Vouloir énumérer tous les souvenirs que les chevaliers ont laissés à Malte, ce serait pour ainsi dire faire l'histoire de chaque maison, et, dans chaque maison, l'histoire de chaque objet et presque de chaque pierre. En peut-il être autrement dans une île que l'Ordre a possédée pendant près de trois siècles, dans une ville que ses grands maîtres ont créée et fortifiée de toutes pièces, qui était le centre de la vie de l'Ordre, et à laquelle aboutissait tout ce qui, de près ou de loin, se rattachait à lui?

Il eût été téméraire d'entreprendre la recherche de tous ces témoignages de la présence des chevaliers de Saint-Jean dans l'île de Malte. Nous avons cru, cependant, qu'il pouvait être intéressant de recueillir les descriptions, les dessins et photographies des épaves du trésor de l'Ordre, des objets sacrés qui en faisaient

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