MAGUELONE SOUS SES ÉVÊQUES ET SES CHANOINES ÉTUDE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE D'APRÈS LES DOCUMENTS ORIGINAUX AVEC PIÈCES JUSTIFICATIVES INÉDITES PAR A. GERMAIN PROFESSEUR D'HISTOIRE ET DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE MONTPELLIER CORRESPONDANT DE L'INSTITUT. Nos ex annalium monumentis testes excitamus. (CICER., de Finibus, II, 21.) DKL 1869 MONTPELLIER JEAN MARTEL AINE, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE RUE BLANQUERIE 3, PRÈS DE LA PRÉFECTURE 1869 MAGUELONE SOUS SES ÉVÊQUES ET SES CHANOINES. A une époque de crise sociale et religieuse comme la nôtre, où tend à s'évanouir, sur plusieurs points de l'Europe, ce que les révolutions des trois derniers siècles y avaient laissé subsister du temporel des congrégations monastiques, c'est rendre service que d'en rechercher l'ancienne manière d'être. Il importe de se faire une idée précise, avant que les derniers vestiges en soient effacés, de l'organisation de ce monde, qui, là même où il était encore naguère si florissant, n'exis te déjà presque plus. Divers savants ont avec beaucoup de raison entrepris de porter la lumière dans quelques-uns de ses principaux centres. Je joindrai mes efforts aux leurs, en choisissant pour sujet de cette nouvelle étude Maguelone, sous le régime de ses évêques et de ses chanoines. J'apporterai ainsi ma pierre à la reconstruction historique d'une des parties les plus considérables de la société du moyen âge; et je compléterai du même coup mes précédents travaux sur l'archéologie d'une des plus curieuses cités de la Gaule méridionale. Maguelone a joui, en effet, du titre de cité, et elle ne l'a perdu qu'à demi, en 1536, par la translation de son siége épiscopal à Montpellier. Le désert, néanmoins, s'était alors depuis long-temps fait pour elle. Maguelone ne s'est jamais remise, comme ville, des déprédations |